A propos de l'auteur : SOUBERBIELLE Léon

SOUBERBIELLE Léon

Léon Souberbielle est né à Paris, le 31 octobre 1923. Son père, Edouard Souberbielle, fut un des premiers organistes de son temps et un professeur à l’influence considérable. Sa mère, violoniste, élève d’Armand Parent et de Vincent d’Indy, était la fille de Léon Bloy.

Il n’est pas indifférent de connaître ce double héritage, musical et littéraire, pour comprendre la nature singulière de l’ouvrage présenté ici, qui mobilisa toutes les forces de son auteur pendant une dizaine d’années. Ecrit, pour partie, « à quatre mains », c’est-à-dire rédigé en marge des innombrables conversations et séances de travail que Léon Souberbielle eut avec son père, il est aussi une méditation sur les formes du Beau essentiel, sur ce grand style dont Bloy disait qu’il n’est pas un ornement de la pensée, mais la condition même de son surgissement.

Le Plein-jeu de l’orgue français à l’époque classique fut publié à compte d’auteur en 1977, et le contraste est frappant entre son tirage limité et le succès rencontré dans le cénacle des organistes et des spécialistes de l’instrument. Ces derniers, au premier rang desquels figuraient Pierre Hardouin et Norbert Dufourcq, n’avaient pas manqué de saluer, du point de vue historique et organologique, l’importance de ce travail ainsi que l’exceptionnelle beauté de son support, et, dans les années qui ont suivi, des rumeurs ont circulé, parmi les connaisseurs, sur un livre devenu introuvable, dont la rareté soulignait en creux le caractère précieux.

C’est l’honneur des Editions Delatour France d’avoir voulu, quelque trente ans plus tard, le sortir de l’ombre et des rayonnages les plus inaccessibles des bibliothèques publiques, au risque de mettre fin à la part de mystère qui s’y attachait. Le prestige quasi-clandestin de l’ouvrage fut, en effet, le seul salaire de son auteur, mais il est juste de dire que ce dernier eut droit à plusieurs hommages qui avaient à ses yeux valeur de récompense.

Ainsi, peu avant sa mort à Vendôme, le 24 novembre 1991, il avait reçu le livret de l’opéra Saint François d’Assise, dédicacé par Olivier Messiaen. Sur la page de garde on pouvait lire : "A Léon Souberbielle, le merveilleux auteur d’un grand livre".

Alexis Galpérine

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